Les aventuriers s’enfoncèrent
dans la brume des marais en début d’après-midi. L’apothicaire d’Ylous leur
avait fourni une gravure sur laquelle était représenté un pied de
mélasse : plante reconnaissable assez facilement parmi les différents
végétaux endémiques des forêts humides de l’Ystaad. Cependant, les aventuriers
ne trouvèrent pas immédiatement la plante recherchée. Le jour commençait déjà à
baisser et ils tombèrent enfin sur la précieuse herbe après deux heures passées
dans la forêt inondée. Une fois rempli un sac de jute de cette précieuse herbe,
ils prirent le chemin du retour mais tombèrent dans une embuscade tendue par trois
humanoïdes à la peau verdâtre connus sous le nom d’êtres des marais dans la
région. Ces trois adversaires ne semblaient pas représenter un réel danger pour
le groupe, toutefois Galcian eut la malheureuse surprise de se faire mordre par
l’un de ces êtres des marais, sa plaie suintante et la bave collante faisaient
planer la peur d’une éventuelle contamination microbienne. Ces créatures prirent
subitement la fuite alors que les roseaux et les joncs à proximité craquaient
et qu’apparaissait un adversaire bien plus redoutable : un troll des
marais, attiré par le bruit et l’attrait d’un bon repas. Mundri et Hilda furent handicapés par leur
armure lourde dans ce combat dans une vase de 30 cm et le troll s’avéra être un
adversaire bien plus mortel pour les aventuriers. Ces derniers eurent la
mauvaise surprise de voir les plaies infligées à la bête immonde se refermer
avant que Galcian n’utilise un sort de feu sur ce redoutable ennemi. Lliana et
Mundri tombèrent inconscients face au redoutable troll. Finalement un sort de
sommeil lancé par le magicien du groupe plongea cette bête dans les bras de
morphée ce qui permit à Hilda et Galcian de stabiliser leurs partenaires et de
les tirer de cette mauvaise passe avant de rentrer la nuit tombée à Ylous.
L’apothicaire accueilli le groupe blessé et travailla toute la nuit à
l’élaboration de potions pour les guérir. Une bonne journée de repos et de soins
supplémentaires et tout le groupe fut remis sur pied, récupérant différentes
potions et fioles pour services rendus. Le lendemain matin, les aventuriers
embarquèrent sur le bateau se rendant en une journée de navigation à la capitale
d’Alarian : Tabelh Hav.
Le
bateau arriva en fin d’après-midi aux abords de la capitale, les hautes
murailles de la citadelle se dressant fièrement face à des faubourgs extérieurs
composés de simples cabanes de bois ou de tentes sommaires. Le capitaine du
bateau leur expliqua que l’état martial avait été décrété depuis peu à la
capitale, les portes de la ville ne s’ouvrant désormais que pour les voyageurs
justifiant leur venue à Tabelh-Hav. Après une nuit passée dans une auberge au
milieu des bas quartiers, les aventuriers se présentèrent au poste de douane.
Mundri eut l’idée de présenter son symbole de guilde des forgerons et argumenta
un voyage d’affaires avec ses comparses auprès de sa guilde. Cette
justification suffit aux douaniers qui laissèrent donc le groupe pénétrer au
sein de la ville. Les aventuriers se rendirent directement à l’académie des
sciences de Tabelh-Hav, espérant obtenir des réponses à leurs questions. Cette
université fondée sous Alarien (mais indépendante du pouvoir royal) était connue
à travers tout le royaume Alarian et au-delà sur d’autres terres d’Osgild. De
grands pontes étaient regroupés dans cet établissement, traitant aussi bien
d’ingénierie, d’alchimie que d’histoire, religion ou bien sûr de magie. En
pénétrant à l’intérieur du majestueux bâtiment se trouvant dans les beaux
quartiers de la capitale les aventuriers découvrirent un grand hall de marbre
blanc, portant sur ses murs de magnifiques fresques relatant les exploits
passés d’Alarien mettant fin aux âges sombres. Les aventuriers se présentèrent
à l’accueil et demandèrent à rencontrer un spécialiste capable de les
renseigner sur leurs pierres noires jais. Le halfelin en charge de l’accueil
leur démontra toute la complexité bureaucratique du royaume d’Alarian :
impossible d’obtenir un rendez-vous si l’on n’est pas coopté par un membre de
l’académie mais bien sûr, impossible d’être coopté sans rencontrer un éminent
érudit et se faire connaître. Cependant le halfelin leurs proposa un marché.
Des rats géants venaient de lui voler le registre d’entrée de l’accueil (document
confidentiel car les visiteurs étaient des personnages influents). Les rats
géants s’étaient enfuis dans les caves de l’académie avec ce précieux livre et
le halfelin n’avait pas trouvé pas le courage de les poursuivre. Si les
aventuriers étaient capables de retrouver le registre et de lui ramener, le halfelin
s’engageait à organiser une rencontre avec le maître du collège de magie, le
vieil elfe Cirdan et le docteur honoris cosa du département de géologie, un
gnome dénommé Toboulik. Après quelques tentatives de négociation et devant
l’inflexibilité de l’acariâtre halefelin les aventuriers acceptèrent le marché.
Le
groupe pénétra donc dans les caves de l’académie à la recherche du registre
volé. En descendant à travers les méandres souterrains, ils eurent le cœur
soulevé par une odeur nauséabonde d’excréments et d’urines. Ces caves devaient
avoir été abandonnées et peuplées de rongeurs depuis de nombreuses années.
Plusieurs pièges se déclenchèrent et ce malgré la vigilance de la rangers semi-elfe
Lliana. L’odeur putride des souterrains devait avoir troublé ses sens
habituellement plus affûtés. Les aventuriers découvrirent un atelier d’alchimie
où ballons, erlenmeyers et colonnes à distiller semblaient avoir été utilisés
depuis peu. Galcian découvrit deux fioles d’un jaune/ vert peu ragoutant et les
rangea dans son paquetage d’aventurier afin d’identifier son contenu après. Le
groupe tomba enfin sur une salle éclairée où sur un autel un humain de noir
vêtu pratiquait quelques incantations au-dessus de grimoires anciens,
accompagné de rats de la taille d’un halfelin dressés sur leurs pâtes, avec des
armes rouillées dans les mains. Le combat s’engagea et l’homme en noir fut
rapidement mis à terre ce qui entraîna la fuite des hommes rats. Les
aventuriers trouvèrent le registre d’accueil de l’académie mais également un
grimoire en langue commune ancienne avec de nombreux dessins obscènes. En
fouillant le corps de l’homme les aventuriers découvrirent le même tatouage de
symbole phallique, certainement un culte obscur au regard du livre trouvé à
proximité.
Le
halfelin sauta de joie à la vue des aventuriers revenant victorieusement et il
leur promit d’organiser un repas dès le lendemain midi avec Cirdan et Toboulik.
Le groupe passa alors l’après-midi à flâner dans le quartier commerçant de la
capitale et dépensèrent leurs pièces d’or en équipements divers et variés.
Galcian acheta un petit poulet afin de tester le contenu des fioles trouvées
dans les caves, soupçonnant un puissant poison. Puis après une nuit passée dans
la guilde des forgerons, ils se rendirent pour le repas organisé à l’académie,
laissant le cadavre d’un gallinacé dans les déchets de la guilde. Durant ce
déjeuner, Toboulik observa les pierres noires, il en était certain, il
s’agissait de pierres volcaniques magiques. Cirdan dont l’art ésotérique
portait en particulier sur la divination expliqua aux aventuriers avoir rêvé
d’eux et qu’ils auraient vraisemblablement un grand rôle à jouer dans les
troubles à venir selon ses projections. Puis il se lança dans une explication de
l’histoire du monde :
« Lors de la grande guerre de
libération contre le peuple de l’avant, les elorans (ancêtre des elfes) apprirent
la magie auprès des dragons. Ces derniers étaient composés de deux types, les
mauvais (les chromatiques) et ceux avec un bon fond (les métalliques). Les nains
suivirent en premier le mouvement de révolte des élorans bientôt suivis par les
tribus humaines primitives. Le peuple de l’avant se défendit et le feu
cataclysmique s’abattit sur les royaumes nains du Sud du royaume, détruisant à
tout jamais ces merveilles souterraines. Mais le peuple de l’avant fut
finalement vaincu. Les élorans se déchirèrent sur la suite à donner à cette
libération. Une partie d’entre eux voulaient appeler Kür, le dieu dragon et
estimait que la gouvernance du monde revenait aux élorans et aux dragons. Une
autre partie des élorans, cernant le danger d’une telle alliance fomentée par
les dragons chromatiques, entreprit avec les nains de détruire le sarcophage
contenant le crâne de Kür pour éviter qu’un rituel maléfique ne vienne rappeler
à travers les multivers ce dieu draconique. Ainsi ce sarcophage fut jeté dans
un volcan dont le lieu fut tenu secret. S’en suivit une immense irruption qui
projeta à travers tout le royaume une pluie de pierres noires jais contenant un
peu d’essence magique originelle. Ainsi Kür ne fût pas rappeler. Une guerre
civile éclata alors au sein des élorans. Ceux qui voulaient réveiller Kür
s’enfuirent finalement dans des royaumes souterrains et devinrent les elfes de
sang ou elfes noirs. Leur but a toujours été de réveiller Kür, d’appeler les
dragons chromatiques en alliance et de dominer avec eux cette partie des terres
d’Osgild. Selon Cirdan, Les aventuriers ont certainement été manipulés par un
faiseur de songes elfe de sang dans le but de les attirer tous au même endroit
afin de leur dérober leurs pierres noires. En effet, ces pierres permettraient grâce
à un rituel particulier de voyager à travers le temps et l’espace. Les elfes de
sang ont toujours l’objectif de faire revenir Kür grâce à ces pierres noires. Cirdan
pense d’ailleurs que le héraut de Kür, un dragon noir a traversé le multivers
récemment.
Par ailleurs, les
temps sont troubles et les elfes noirs considèrent que le moment est venu de
passer à l’action. En effet, Khalidan, le roi actuel et petit-fils du sauveur
Alarien est faible et influençable. Un cercle d’initié (cercle des veilleurs)
dont Cirdan et Toboulik font partie surveille le souverain actuel. Le roi
craint, à juste titre, un conflit armé avec le royaume septentrional du
Rhagarron. Khalidan planifie une
alliance avec les elfes de sang pour protéger son pouvoir. Bien sûr, selon
Cirdan, le roi se ferait manipuler par les elfes noirs et le cercle des
veilleurs craint l’avenir, surtout que certains dieux semblent revenir sur ces
terres et pas nécessairement des dieux bienveillants. Les tatouages phalliques
et le livre pris dans les caves font par exemple référence au dieu des
prostituées et des dépravations : Phobos. Ce dernier est de plus en plus
vénéré selon Cirdan. Khalidan en plus d’être faible d’esprit, se rend souvent
dans les bordels de la capitale et le cercle des veilleurs le soupçonne de s’adonner
à ce culte sordide de Phobos. »
Cirdan
conclut l’entretien sur ce point et proposa aux aventuriers de leurs présenter
les autres membres du cercle des veilleurs prochainement. Il les invita à se
détendre dans des appartements confortables pour se reposer un peu. Ils
acceptèrent tous de bon cœur (excepté le nain Mundri qui n’appréciait guère
d’être l’invité d’un elfe). Alors qu’ils se reposaient au calme repensant aux
informations de Cirdan, les aventuriers furent tous pris d’une migraine
soudaine. Puis leur tête se mit à tourner et chacun sentit son corps se
détacher du plan matériel, un éternuement de plus en plus distinct résonnait
dans leur esprit…
Hello, Tu utilises DD5, Pathfinder, Heros et Dragon ou CO ??
RépondreSupprimerCe Galcian est un sinistre individu. J'espère que les autres membres du groupe l'ont surnommé le Chicken-Killer.
RépondreSupprimerEn tout cas cela m'a l'air passionnant. C'est un scénar que tu as écrit ?
Salut Stéphane, nous jouons avec HD que j'avais pledgé avant de savoir que DD5 allait sortir en français.. C'est DD5 avec des races/ classes en plus et des sorts différents, très beaux bouquins :) Le scénario est maison Raskal, pour coller au contexte global que j'ai en tête et amener les joueurs sur 4 ou 5 parties tirées d'une campagne pour PJ de niv 5 (Invincible). Début des hostilités prochain scénario. Le but sera de les faire revenir ensuite en Alarian sur de nouveau du scénario maison..
RépondreSupprimerSuper. Merci Mat ! J hesitais a le prendre justement. On est actuellement sur Shadowrun pour l’instant.
RépondreSupprimerAutant j'ai pesté du retard autant je suis vraiment satisfait des productions HD. Le système DD5 est top et le boulot en plus de BBE bien foutu, je recommande :)
RépondreSupprimerJ avais acheté DD5 le bouquin de base que j ai revendu direct. Mise en page horrible et ecriture trop petite. La version H&D à l’air mieux effectivement. Les campagnes sont compatibles entre les 2 je crois
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé la mise en page de D&D5 horrible mais en revanche la VF est pleine de coquilles et d'oublis (on sent que c'est fait à la va vite). Néanmoins, la mise en page de H&D me semble plus agréable. Les produits D&D 5 et H&D sont compatibles; les changements étant dans les variantes de races, les spécialisations de classes, le bestiaire, etc (bref tout ce qui complète le SRD de D&D 5)
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